L’histoire d’Admettre l’échec

Après une année passée avec Ingénieurs sans frontières Canada (ISF) à travailler avec des agriculteurs de subsistance au nord du Ghana, je suis revenue à la maison pour travailler au bureau national d’ISF à Toronto. J’étais tombée amoureuse du Ghana et des gens que j’y ai rencontrés, mais frustrée par les inefficacités du soutien que leur offrait le secteur du développement. Inspirée par mon travail avec ISF, je ne pouvais pas simplement m’asseoir et me plaindre, ou abandonner. Ce problème était trop important. Comme plusieurs autres membres d’ISF, je me suis efforcée de trouver un moyen de commencer à nous attaquer aux inefficacités du travail de développement.

Ceci m’a amenée à consulter les Rapports d’échec d’ISF. La production du Rapport d’échec 2010 était en cours au moment de mon retour au Canada, et l’enthousiasme de l’organisation pour cette troisième édition était palpable. Des gens importants s’impliquaient : Ian Smillie, professeur et auteur bien connu dans le secteur du développement, a écrit un échec pour le rapport; William Gates Sr. a écrit la préface; et Scott Gilmore, directeur administratif de Peace Dividend Trust (PDT), a été inspiré et a lancé un rapport similaire au sein de son organisation.

Je sentais que nous étions sur le point d’initier un changement important. En décembre 2010, le PDG d’ISF, George Roter, m’a résumé le Rapport d’échec en ces mots : « De façon tangible, le Rapport est un recueil d’histoires. Fondamentalement, c’est notre façon d’institutionnaliser une pratique qui reflète l’esprit d’innovation que nous voudrions voir se répandre à travers le secteur du développement international. » Le Rapport d’échec était devenu plus qu’un simple document de référence interne. ISF travaillait pour un changement au sein du secteur du développement, un changement vers l’humilité, l’innovation et l’apprentissage, et le Rapport d’échec était notre façon de le mettre en pratique. Je me demandais comment nous pouvions répandre ce changement et rendre l’admission d’un échec plus accessible. C’est à ce moment qu’Admettre l’échec est né.

Le Congrès national d’ISF était l’endroit parfait pour lancer cette nouvelle initiative, mais il avait lieu dans moins de quinze jours. Cet échéancier serré nous a amenés à engager un développeur Web pour la création d’un site—un site brouillon, mais au moins il existait. Le 14 janvier 2011, j’ai donc lancé le site devant 1200 délégués, avec Ian Smilie, Scott Gilmore et Charity Ngoma de PROFIT Zambia.
Ce lancement a marqué le début d’un enthousiasme pour Admettre l’échec qui n’a toujours pas terni. Il semble qu’en tant que communauté de développement, nous sommes prêts à questionner le statu quo et à mener de l’avant une transparence plus volontaire et un meilleur partage des connaissances.

J’ai espoir que le site demeure pertinent, encourageant la discussion et donnant un sentiment de sécurité et de soutien aux gens de cette grande communauté qui savent que nous sommes du même côté de cette bataille contre la pauvreté, l’inégalité et la souffrance inutile sous toutes ses formes, en admettant les échecs pour trouver de plus grands succès.

Mais Admettrelechec.com n’est pas la seule entité en place pour améliorer l’efficacité du développement. En son cœur se trouve une expérience qui teste une approche volontaire vers la transparence, et cette expérience est déjà pleine d’échecs en elle-même. Bien sûr, il y a eu beaucoup d’enthousiasme (Madeleine Bunting, David Damberger), mais aussi beaucoup de critiques valides et constructives (David Week, Jessica Keralis).

Ma grange ayant brûlé, je peux maintenant voir la lune.

—Mizuta Masahide

Ceci étant dit, je reconnais qu’Admettrelechec.com est loin d’être parfait—et peut toujours se solder en échec—mais je suis en paix avec cette possibilité. Je m’efforcerai de faire évoluer le site constamment et de l’améliorer à l’aide des commentaires de gens comme vous : lecteurs, rédacteurs, donateurs, médias, bloggeurs, universitaires, etc.

Veuillez me laisser un commentaire à tout moment, et merci de visiter le site!

Ashley